L’arrivée des tablettes en classe a évidemment modifié la façon de travailler de notre établissement. Les différentes formations, les innovations proposées par les collègues sur les réseaux sociaux, la lecture de quelques ouvrages m’ont fait prendre conscience des opportunités offertes par l’usage de ces nouveaux outils.
Toutefois, face à tant de nouvelles idées, il fallait également parvenir à garder la tête froide afin de ne pas trop se disperser. J’ai longtemps regardé du côté des ceintures de compétences et j’observais avec envie les expériences de professeurs inspirants comme UN PROF D Z’ÉCOLES ou Charivari à l’école et bien d’autres qui utilisent ce système de manière ciblée ou généralisée.
J’ai mené quelques modestes essais avec ma classe, ceux-ci qui se sont avérés peu concluants pour plusieurs raisons :
- Nous travaillons à deux enseignants dans la classe, ma collègue, qui enseigne en allemand, n’était pas du tout prête à passer à un aménagement moins conventionnel de l’espace classe. Aménagement, nécessaire à la mise en place des ceintures et un fonctionnement plus flexible. Je ne me voyais pas refaire l’aménagement de la classe chaque semaine.
- L’idée que les élèves ne travaillent pas systématiquement la même compétence au même moment est un parti pris pédagogique auquel j’ai finalement du mal à adhérer.
- Suivre à la lettre le fonctionnement des ceintures, c’est accepter l’idée qu’un élève qui le souhaite, peut se consacrer dans un premier temps exclusivement aux ceintures de maths, sans se préoccuper de l’étude de la langue. J‘ai de profondes réserves quant à l’intérêt pédagogique et ce parti pris.
Il a donc fallu trouver une alternative pérenne qui convienne à notre fonctionnement. Le principe est donc de travailler une même compétence simultanément, mais de proposer aux élèves de le faire sous différentes formes. Chaque phase de travail constituant un atelier.
Ainsi, chaque année, dans la classe, 4 groupes d’élèves sont constitués : un groupe en atelier guidé, un groupe en atelier de « manipulation » et deux groupes en autonomie qui travaillent selon une feuille de route.
L’atelier dirigé est mené par le maître et prend une forme très variable, cela peut être une activité très conventionnelle (revoir avec un petit nombre une technique opératoire), mais cela peut également être la présentation d’un jeu de plateau. Très souvent j’utilise les jeux découverts sur le magnifique site la classe de Mallory où les jeux proposer sur le nom moins fameux site MHM.
L’autre pilier de cette organisation a été la création de parcours de compétences. Dans la mesure où le parti pris était de proposer aux élèves de travailler la même compétence simultanément, il a fallu élaborer des parcours d’apprentissage différents pour proposer aux élèves une réelle différenciation.
Ainsi, pour chaque compétence, j’ai choisi de proposer trois parcours un vert qui correspond à une validation élémentaire de la compétence, un parcours orange qui correspond à une validation assurée de la compétence et un parcours rouge qui correspond à une validation experte.
Ainsi, pour chaque compétence, la couleur validée est renseignée dans leur cahier du jour pour chaque parcours. Ce suivi scrupuleux tient lieu de contrôle continu. Ces résultats sont repris dans un tableau complété aussi régulièrement que possible. Afin de compléter ce contrôle continu, de très courtes évaluations sommatives sont proposées aux élèves sans les prévenir à l’avance, de manière à vérifier l’acquisition réelle des compétences travaillées.